L'action, ce sont des hommes au milieu des circonstances ! (Charles de Gaulle)

Reconstruire la droite ? ... Oui, évidemment ! D'abord définir "la ligne" puis se rassembler autour du "Chef" ! (28 Juin 2017)

... et tout cela en silence sans se répandre dans les medias, sans caprice des un(e)s ni coup de force des autres !

La droite est "diverse" bien sûr mais sa tradition est de régler ses problèmes "à l'intérieur" sans étaler dans les médias, les caprices des un(e)s et les coups de menton des autres ! La démocratie à l'intérieur d'un parti comme à l'intérieur d'une nation, ce n'est pas l'étalage de passions soudaines ni la "gestion participative" de la réflexion et de l'action quotidiennes mais bien l'échange pour parvenir à un consensus ou une décision majoritaire auxquels se plient ou non les minoritaires pour confier le destin du parti ou du pays au "chef" qu'aura désigné cette majorité. Si les minoritaires ne sont pas contents, ils partent ou essaient de changer la majorité ... mais en attendant, ils restent loyaux et disciplinés sinon la chienlit s'installe !

A droite, la chienlit doit cesser et pour cela, chacun se doit s’il se veut et se dit « de droite », de se tourner vers ses homologues, militants ou responsables des différents niveaux, et de leur réserver à eux seuls, ses états d'âme et ses colères jusqu'à ce que tous ou la majorité d’entre eux se soient accordés sur les principes et les modalités d'action dans le but final de redresser le pays et rétablir la France dans son rôle séculaire de puissance-pivot en Europe !

La chienlit, c'est quand la Présidentielle fait dérailler certains au point qu’ils se mettent à contester la candidature naturelle du Président Sarkozy et exigent des primaires au nom d’une « droite des accommodements raisonnables au centre ou ailleurs » ou encore d’une utopique « droite du renouveau bobo-techno » et que d’autres se sentant soudainement investis d'une mission salvatrice à l’égard de la France, s’autorisent à accentuer la division du fait de leur supposé "gaullisme" ou en vertu d'un "droitisme" plus passionnel que raisonné.  

La chienlit, c'est aussi ceux qui ont "lâché" François Fillon et déserté le champ de bataille au moment où il fallait tenir … même s’ils ont dû revenir piteusement au bercail après leur Canossa. Ils ont semé le désordre et ont fait perdre à François Fillon et à la droite, les quelques points qui leur auraient suffi pour passer largement en tête au premier tour alors que Fillon tenait bon et que la droite devait très naturellement reprendre les rênes du pays après le désastre de la gauche hollandesque.

La chienlit, c'est enfin ceux qui sont allés goûter à "la soupe macronienne" avant même les législatives et ceux qui ont frénétiquement léché les bottes du nouveau pouvoir pendant et juste après, en espérant quelque récompense, tout ceci sans passer par l'aval des autorités du parti en charge de mener la bataille. Ils ont décrédibilisé et démobilisé la droite en parlant aux électeurs de "main tendue" et pire encore, "d'attitude constructive" comme si la vocation de la droite était de « dé-construire » à l'instar de la gauche ou de patauger dans une pusillanimité centriste de mauvais aloi ! Ridicule et inefficace ! Ils lui ont probablement fait perdre la moitié des sièges qu'elle aurait pu conquérir et qui lui auraient permis de peser fortement sur la politique macronienne (si tant est qu’il y en ait une un jour !) voire la majorité qui lui aurait permis de faire prévaloir le programme de la droite pour redresser le pays et garantir l’avenir de la France et de l’Europe face aux aléas du monde du 21è siècle.

A de rares exceptions près qui ne seraient alors que des déficiences individuelles aiguës d'intelligence politique, ces lâcheurs et ces traîtres émanent de la "droite molle", cette droite qui depuis plus de vingt ans dans la ligne chiraco-juppéenne, persiste dans l’erreur et s'obstine à vouloir construire la droite au centre ... sans même se rendre compte qu’elle pousse ainsi vers le Front National ses électeurs exaspérés par sa mollesse et son inefficacité tout en lui fournissant son très primaire mais délétère argument anti-droite, celui de l'UMPS !

Un article du Journal du Dimanche du 25 Juin dernier, nous amène au même sujet à propos de Xavier Bertrand qui loin d’être un « guerrier de la droite forte » n’est pas non plus un suppôt de la droite molle ! Il est hélas ! comme beaucoup d’autres responsables de droite, « entre les deux » ! La question dès lors est la suivante : sera-ce suffisant pour rendre à la droite sa dynamique politique et à la France sa grandeur ?

Bertrand a lâché Fillon au moment de la cabale montée contre lui pendant la campagne présidentielle alors qu’il fallait à l’inverse, faire bloc autour de lui. Il avait alors pris peur et essayé de mettre les « grands » du Parti d’accord sur son remplacement éventuel. On ne sait pas à qui il pouvait penser puisqu’il n’y avait personne de l’envergure nécessaire mais l’affaire s’est arrêtée devant la courageuse détermination de Fillon et le manque d’enthousiasme de Sarkozy et Juppé pour une idée si farfelue et aléatoire ! Bertrand dès lors, est revenu au bercail sans plus trahir et s’est fait plus discret !

Xavier Bertrand qualifie de « droite radicalisée », les droites de 2012 et 2017. On ne sait pas très bien ce qu’il entend par là, le vocable « radicalisé » étant ces derniers temps, fort à la mode dans le volapük politico-médiatique ! En fait de « radicalisation » que ce soit avec Sarkozy ou avec Fillon, la droite était tout simplement redevenue la droite, ce qu’elle n’était plus depuis une trentaine d’années, époque où Chirac, contaminé par la gaucho-bien-pensance et ayant peur de « perdre son âme » avec ses Michel Noir ou Bernard Stasi, avait renoncé à parler d’immigration, d’islam et d’identité nationale et où avec son désormais fils spirituel, Alain Juppé, il s’était mis en tête que la droite devait chercher ses électeurs au centre alors que tous étaient en train de s’égarer vers le FN, exaspérés qu’ils étaient par la mollesse de la droite sur ce sujet essentiel de la cohésion nationale ! Non, cher Xavier Bertrand, le « débat identitaire » comme vous dites est un débat prioritaire, aussi prioritaire que celui sur la « France inégalitaire et la proximité de la droite avec le peuple » ! Ce dernier débat, Sarkozy l’a parfaitement mené et avait entamé le cycle des réformes après avoir surmonté la crise mais après la catastrophique accélération de la déliquescence nationale pendant le quinquennat Hollande, François Fillon était obligé d’aller plus loin encore et de proposer des politiques fortes même si elles étaient dures pour répondre enfin à ce que voulait précisément le peuple français à savoir une économie qui donne du travail, une nation rassemblée avec le rétablissement de l’autorité de l’Etat et de la sécurité publique. Ni Sarkozy ni Fillon contrairement à ce que vous insinuez, n’avaient oublié ni négligé « la France inégalitaire » mais ils ne pouvaient plus se permettre le luxe d’une « mollocratie » à la façon chiraquienne après les contresens et l’ineffectivité mortels des socialismes mitterandien, jospinien et hollandesque ! Ce n’est plus par le laxisme économique, social et sociétal ni par la vertu de la dépense publique que la France doit désormais résoudre ses problèmes et ceux de son peuple !

Et voilà cher Xavier Bertrand que vous reprenez à votre compte, ce poncif de la gauche et de la droite molle, l’idée que Laurent Wauquiez « courrait après l’extrême-droite », comme certains l’avaient il y a quelque temps reproché aussi à Nicolas Sarkozy ! Comment croyez-vous donc qu’on doive combattre le Front National ? Comme Juppé et quelques autres ? En glapissant contre ses méchancetés ? contre sa politique économique démagogique ou européenne débile ? contre la « fachosphère » ? En s’alliant avec le PS et la gauche lors des élections locales comme vous l’avez fait vous-même, renforçant ainsi la critique frontiste de dérive « UMPS » qui fait fuir notre électorat ?

Quand comprendrez-vous donc que combattre le FN, ce n’est pas « mollir au centre » ou « s’allier à la gauche » mais bien résoudre les problèmes qui angoissent le peuple français et que pour cela, il faut des politiques fortes de compétitivité-emploi, de cadrage immigration-islam et enfin, de sauvegarde de la cohésion nationale et de rétablissement de l’autorité de l’Etat ? Alors cher Xavier Bertrand, mais alors seulement, vous verrez que le peuple français reprendra confiance et reviendra à la droite. Il laissera alors ses angoisses existentielles au Front National ou à l’extrême gauche, ses pudibonderies au centre et sa bobo-bien-pensance à gauche. Encore faudra-t-il que la droite n’ait pas peur d’être la droite !

A ce propos, Valérie Pécresse indiquait récemment que le problème à droite n’était pas tant une question d’homme, de « Chef », que de « ligne politique ».

C’est bien un point central de la reconstruction de la droite : UNE DROITE QUI N’AIT PAS PEUR D’ETRE LA DROITE ! Si la droite donc ne saurait être molle pour ne pas décevoir le peuple, il faudra qu’elle soit forte pour satisfaire les ambitions pour la France de ce même peuple !

Rappelons-nous néanmoins, chère Valérie Pécresse, que la droite a une vieille tradition de « chefferie » et de discipline de parti hors de laquelle elle s’est toujours trouvée dans la chienlit ! A droite, le chef généralement s’impose par lui-même avec l’assentiment de tous et si son émergence suscite quelque contestation ou besoin de confirmation, il est élu. C’est alors lui qui décide et qui tranche, pas la foule de ceux qui doutent ou qui criaillent car l’auto-gestion, la gestion participative ou les majorités d’idées ne marchent pas mieux dans la gestion d’un parti que pour la direction d’un pays ou la gestion d’une entreprise.

L’émergence et/ou l’élection du « Chef » est donc aussi un élément crucial de la reconstruction … et il se trouve qu’il est toujours intimement lié à la « ligne politique » du parti.

Il semble logique de penser et l’expérience le confirme, que si on veut faire quelque chose de fort pour le pays, il est préférable de choisir un Chef fort plutôt qu’un modéré ou un mou. On peut espérer qu’un chef fort puisse être capable de faire au moins « du modéré » tandis qu’on peut être quasiment certain qu’un Chef modéré ou mou ne fera jamais que du mou voire rien du tout comme on vient hélas d’en faire l’expérience !!!

La droite en effet, n’a pas d’idéologie et ne doit pas en avoir. Ne cherchons pas dans la définition de la « ligne du parti », un substitut à l’idéologie qui nous manquerait. L’amour de la France et la volonté de la faire et de la conserver grande et forte comme vision, la démocratie et les droits de l’homme comme principes directeurs, nous permettront de définir le cadre. L’action sera ensuite guidée par l’objectif de redressement du pays à court terme puis celui qui lui est lié de rétablir la France au plus tôt dans son rôle séculaire de puissance-pivot en Europe.

Telle doit être la ligne de la droite. Elle implique de se rassembler autour de celui qui incarnera le mieux cette ligne ! « L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances ! » disait de Gaulle.

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