Juppé ... allons ! Wauquiez … allez ! (24 Juin 2014)
Le peuple n’ira pas au centre … c’est à droite qu’il faut agir ! Une « droite forte » ou le FN ?
Cher Alain Juppé, où en êtes-vous après vos déclarations sur l’UMP qu’il faudrait « reconstruire au centre » ou qui « n’a pas vocation à être à la droite du centre » (ou à la droite de la droite si vous concevez cette dernière comme devant devenir le centre !) ? On est un peu perdu dans toutes ces subtilités !
Êtes-vous toujours sur vos convictions d’origine d’une France forte et fière d’être elle-même ou auriez-vous évolué vers l’utopie du « deux français sur trois » des années 70 à l’époque où l’on pouvait, en rêvant un peu, imaginer un « large bloc central » regroupant tous ceux que le progrès des « 30 glorieuses » avait élevé au rang d’une honorable société de petits-bourgeois convenablement enrichis et socialement bien protégés ?
Le monde a changé, de nouvelles puissances ont émergé. Des peuples miséreux envient notre confort et cherchent à en profiter en s’installant de plus en plus nombreux dans cette France qui se veut plus généreuse avec la misère du monde que son laisser-aller social et son laxisme politique ne le permettent.
Vous seriez-vous laissé contaminer comme beaucoup à l’UMP, en particulier ceux qui viennent de l’UDF ou du centre sans même évoquer ceux de l’Alternative UDI-Modem, par cette bien-pensance sociale et sociétale que la gauche, ou plutôt le « nouveau socialisme » de Terra Nova, celui de la nébuleuse hollandesque, cultive aujourd’hui en lieu et place de la lutte des classes ? Or le chemin n’est pas très long de la bien-pensance au penser faux comme l’ont montré nos intellectuels d’après-guerre et nos plus modernes « penseurs complexes » lorsque, pour échapper à l’erreur marxiste, ils ont cherché à en faire une improbable synthèse avec les bons sentiments chrétiens et le très actuel écolo-droit de l’hommisme qui nous a conduit tout bonnement à la simple pusillanimité politique comme mode d’action exclusif.
Dans le contexte de bouleversement du monde nouveau qui s’ébauche, la gauche française, même devenue sociale-démocrate ( ?), persévère à contresens des réalités économiques et sociales et n’hésite pas à se fourvoyer en abandonnant le peuple français au profit de ses nouvelles clientèles bobo ou immigrées.
Et que fait la droite, « cette droite que vous voulez au centre » ? Elle laisse le peuple aller au Front National au lieu de le reprendre en lui proposant une politique forte pour lui insuffler le courage d’affronter les défis du monde nouveau . Souvenez-vous des pudibonderies d’un Michel Noir et de quelques autres « centristes » (« on risque de perdre notre âme » disaient-ils !) lorsque certains au RPR et au Club 89 suggéraient à Jacques Chirac d’agir fermement pour régler les problèmes d’immigration, intégration, sécurité, politique judiciaire, éducation, reprise en mains des quartiers « sensibles » ?
Le peuple, Monsieur, ne fait pas confiance au centre pour régler ce type de problèmes et comme la gauche des faux-penseurs et des mauvais acteurs n’est plus crédible à ses yeux, il ira au Front National ! Voulez-vous alors l’y laisser aller de la même manière que le RPR avait raté le coche dans les années 90 tout en récoltant à cette occasion le désagréable qualificatif de « droite molle » ?
Si vous voulez que le peuple vienne à l’UMP, abandonnez les pruderies bien-pensantes et préparez-vous à agir sans laisser trop de place aux coquetteries politiciennes et aux bons sentiments hors de saison. Ce n’est pas en effet, du côté des « humanistes » de l’UMP et de notre cher J.P. Raffarin, que le peuple se tournera ni vers cet improbable nouveau couple Jégo-Jouannomême adoubé par notre ineffable J.L. Borloo ( j’allais oublier de citer François Bayrou dans cet aréopage de personnalités très recommandables … mais sans doute pas suffisamment sûres dans les périodes de gros temps !).
Allons, cher Alain Juppé, il faudra tout simplement que la droite accepte enfin d’être la droite et agisse décidément à droite !
« L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances » disait le Général de Gaulle : les circonstances sont plus que jamais là, on attend les hommes !
Cher Laurent Wauquiez, avec Henri Guaino, vous avez troublé « l’eurobéatitude générale » lors des élections européennes en affirmant qu’il était urgent de reprendre la construction de l’Europe sur une base plus solide en matière de légitimité populaire ou étatique…. Bref, que ce n’était pas à Bruxelles ni à Strasbourg que l’Europe se construirait mais à Paris et Berlin et avec ceux des Etats-Membres qui seraient disposés à les accompagner en fonction des objectifs et des moyens des uns et des autres ! Voir sur http://bienpensance-penserfaux.eu ou http://facebook.com/eurocooperation les articles sur le sujet « L’Europe, c’est la France et l’Allemagne … » tel que De Gaulle en avait déjà défini la problématique dans les années 60.
Je vous sais gré d’avoir rappelé cette évidence que seuls des Etats et des nations peuvent s’engager sur des abandons de souveraineté ou des actions communes qui dépassent la délégation de pouvoir limitée qui a été consentie à la Commission, au Parlement ou à la Cour de Justice pour la simple gestion de « l’acquis communautaire » couvert par l’Union Européenne.
Pour illustrer le propos, rappelons que l’harmonisation, la coordination et l’intégration des politiques et des décisions gouvernementales des pays européens pour surmonter la crise, ont fait plus de progrès pendant les 4 ans du « directoire » Sarkozy-Merkel aboutissant au TSCG de Mars 2012, que pendant les cinquante ans de « consensualisme » bruxellois ! Pendant cette période, la Commission et le Parlement étaient dépassés. Ils sont restés muets alors que depuis la désastreuse prise de fonctions de François Hollande et en raison de son incapacité à poursuivre les réformes, ils ont repris de la voix et ne cessent de rabrouer la France. Une honte mais cela situe bien le niveau de compétence réelle des institutions européennes actuelles (et bien entendu le niveau de déliquescence de la politique hollandesque) !
L’objectif est évidemment d’aller beaucoup plus loin et de faire de cette Europe nouvelle, une entité capable de décider et d’agir par elle-même en Europe et dans le monde,une entité qui puisse en conséquence devenir la puissance mondiale de référence du 21è siècle face aux nouveaux pôle de puissance et aux défis économiques, militaires et culturels du monde nouveau.
Vous avez eu le front de rappeler cela alors que les grands anciens et les nouveaux prétendants de l’UMP et de ses alliés UDI-Modem ânonnaient bêtement le credo bruxellois de « l’eurobéatitude ». Or chacun sait que la pièce n’est pas jouable avec une Commission qui n’a de pouvoir réel que d’administration du fameux « acquis communautaire » et un Parlement qui n’est qu’une construction artificielle fondée sur les diversités des 28, 29 ou 30 pays-membres et non sur leurs convergences possibles pour l’action !
Mais pour construire l’Europe nouvelle, il faut redresser la France car seule la France a une véritable ambition pour l’Europe. On ne saurait en effet, compter pour cela sur l’Allemagne et encore moins sur l’Angleterre qui, sans l’aiguillon français, se contenteraient fort bien de devenir une « Grande Suisse » prospère et bien gérée dans un grand marché commun ouvert à tous les vents ! Or ni les anciens ni même les plus jeunes responsables du parti ne sont dans la mouvance d’une France forte qui veuille effectivement réformer et réarmer le pays pour qu’il reprenne son rang et puisse transcender sa puissance à travers l’Europe.
C’est pourquoi je me réjouis que vous proclamiez avec Henri Guaino, Guillaume Peltier et Rachida Dati un « appel à sauver la droite » car c’est par elle bien sûr, que passera le redressement de la France. Guillaume Peltier a trouvé la bonne formule : des racines françaises et européennes comme assise et des ailes pour redresser le pays, le rétablir en tant que puissance-pivot en Europe et faire de l’Europe la puissance mondiale de référence au 21è siècle. Voilà le programme en effet !
François Fillon s’y essaie avec les mesures de redressement économique qu’il préconise (suppression des 35 heure, durée légale du travail, durée du travail dans la fonction publique, flexibilisation du droit du travail, ISF et imposition du capital, TVA sociale et compétitivité, âge de la retraite et alignement des régimes, réforme du secteur public, redressement des finances publiques etc …) mais on aimerait que dans ses discours, il définisse plus précisément une politique forte en matière d’immigration, intégration, délinquance et politique pénale, réinsertion des quartiers, éducation nationale, bref qu’il fasse définitivement siens tous les problèmes de cohésion sociale et d’identité nationale auxquels le peuple accorde au moins autant d’importance qu’à ceux de l’emploi et du niveau des salaires !
Dieu fasse qu’un jour nous nous rejoignions tous sur ces thèmes autour d’un chef de file qui ose et qui agisse. « L’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances » (le Fil de l’épée). Nous attendons l’homme mais il y a urgence compte tenu du délabrement du pouvoir socialiste en France et des bouleversements du monde actuel.
Allez, Laurent Wauquiez … et continuez de vous démarquer de ceux de l’UMP, anciens ou plus jeunes, dont « l’horizon indépassable semble vouloir se réduire à une incertaine mollesse centriste » et qui se complaisent dans le conformisme de la pensée en n’ayant d’ambition que pour eux-mêmes, ne s'étant pas suffisamment hissés sur les hauteurs pour pouvoir penser la France et l’Europe du 21è siècle !