L'action, ce sont des hommes au milieu des circonstances ! (Charles de Gaulle)

Le peuple regimbe, la gauche sombre entre deux eaux, la droite s'éparpille ... l'exaspération monte et le FN aussi ! (7 Mai 2014)

J'écrivais le 3 Juillet 1990 une lettre à  Michel Aurillac, Président du Club 89 aux travaux duquel j'avais assez assidûment participé pour préparer la "reconquista" de 1984-86. Cette lettre était  une mise en garde adressée à nos responsables  politiques et au premier d'entre eux, Jacques Chirac, suite aux élucubrations de nos centristes d'alors ("l'immigration, une chance pour la France" osait Bernard Stasi) et de certains jeunes responsables du RPR qui, comme Michel Noir, avaient  peur de "perdre leur âme" en traitant les problèmes de banlieue, d'insécurité et plus  généralement de cohésion sociale  et nationale qui résultaient d'une immigration non maîtrisée et d'une intégration insatisfaisante des deuxième et troisième générations qui étaient en train de naître. Cela impliquait de prendre  des mesures en matière d'éducation et donc de discipline scolaire, de cadrage et suivi de l'intégration et in fine, pour les situations les plus délicates, de ré-éducation voire de politique pénale ... on ne parlait pas encore à l'époque de "culture de l'excuse" !

 Le Front National montait. La gauche, engoncée dans sa contradiction entre l'affichage de sa fausse "générosité" humaniste et son jésuitisme politicien exclusivement préoccupé d'empêcher la droite de reprendre le pouvoir, s'efforçait de culpabiliser cette dernière et de faire monter le FN par des mesures sociétales à contresens qui exaspéraient le peuple au lieu qu'elle se consacre à régler ses problèmes de chaque jour. Elle n'était pas encore totalement "bobo" mais elle commençait déjà à mentir au peuple et à l'abandonner, le laissant aller au Front National qui s'emparait aussitôt des frustrations populaires que les gauches extrêmes et le Parti Communiste avaient le plus grand mal à appréhender, prisonniers qu'ils étaient de leurs gangues idéologiques du siècle passé.

 La droite ne réagissait pas. Jacques Chirac était mal à l'aise sur le  sujet et malgré quelques coups de menton et une  ou deux interventions fort maladroites, laissait les choses aller à vau l'eau. Peut être était-il lui aussi contaminé par cette bien-pensance de gauche qui se répandait alors sur toute la France depuis son foyer originel germanopratin ?

La droite commençait à devenir exaspérante parce que, déjà, elle avait tout simplement peur d'être la droite, de dire les choses comme elles sont et de les faire comme elles doivent l'être ... et le Front National montait !

 

Nous étions alors à droite, dans une phase de flottement interne du RPR après la défaite présidentielle de 1988 comme aujourd'hui l'UMP après la défaite de 2012 et on souffrait à gauche, de déliquescence galopante d'un pouvoir "mitterandien" en pleine dérive économique, sociale, financière, morale et politique, comme un prélude à la période actuelle de délitement accéléré du pouvoir "hollandesque" ... et aujourd'hui comme en 1990, le FN monte en même temps que l'exaspération du peuple !

 ... le FN et l'exaspération montent parce que l'économie va mal, que le gouvernement socialiste ne fait pas ce qu'il faut pour réformer "hic et nunc" le secteur public, améliorer la compétitivité des entreprises et redonner confiance au peuple, qu'on entend Alain Juppé, J.P. Raffarin et quelques autres qualifier de "trop libérales" les orientations adoptées en Janvier par l'UMP pour remettre sur pied l'outil de production national (peur de mécontenter ses clientèles à gauche et pudibonderies à droite alors que la  France poursuit sa descente dans tous les classement économiques, sociaux et culturels, on croit rêver !),

... le FN et l'exaspération montent parce qu'on recule au lieu d'avancer dans le cadrage de l'immigration et le contrôle du processus global d'intégration depuis l'école jusqu'à la naturalisation en passant par les aides sociales; que la gauche dans ce domaine comme ailleurs, par idéologie et sous l'impulsion des associations immigrationistes, agit sciemment à contresens d'une politique de maîtrise de l'immigration jusqu'à Manuel Valls qui veut, dit-il, naturaliser pour "faciliter" l'intégration plutôt que conditionner la  naturalisation  à une intégration réussie (!!!); que la droite, largement contaminée par la bien-pensance gauchisante, hésite à programmer la mise en oeuvre d'un cadrage sévère dont le but ultime est de préserver la cohésion sociale et nationale en faisant en sorte qu'un français naturalisé "se sente et se dise français" avant de se sentir ou se dire algérien, malien, comorien, sri-lankais, bangladais, vietnamien ou chinois, ... ou pire encore de se déclarer "musulman" ce qui justifie, notons-le au passage, une lutte sévère et de tous les instants contre l'intégrisme religieux comme facteur premier d'une mauvaise  intégration et donc du délitement du lien social et national qu'on déplore dans certains quartiers qu'on qualifie pudiquement de "sensibles" !

... le FN et l'exaspération montent parce que la gauche comme la droite ne voient l'Europe qu'à travers les institutions de Bruxelles, de Strasbourg ou de Luxembourg qui ont depuis longtemps atteint leurs limites de compétence et de capacités; que l'Europe par idéologie "libéraliste" effrénée ne défend ni protège les entreprises ni les salariés européens dès lors que les règles sacro-saintes de la concurrence le commanderaient et alors que les pays concurrents et d'abord la Chine, le Brésil ou les Etats-Unis par exemple, ne se gênent en rien pour protéger outrageusement leurs marchés, leurs entreprises et leurs employés ; que le problème n'est pas de désigner Monsieur Schulz ou Monsieur Juncker comme Président de la Commission pour remplacer l'ineffable Monsieur Barroso qui en 2010 s'enflammait pour la Géorgie ("maintenant  que nous sommes voisins" disait-il aux géorgiens, comme s'il avait admis que la Turquie y était déjà !); que le problème est de faire avancer l'Europe pour en faire la puissance mondiale de référence du 21è siècle alors que celle-ci n'avancera que si la France et l'Allemagne en prennent décidément le commandement comme Nicolas Sarkozy et Angela Merkel l'ont fait de 2008 à 2012 pour surmonter la crise et commencer à coordonner sérieusement leurs politiques respectives (hélas, Hollande s'étant comporté comme un enfant gâté irresponsable avec ses partenaires, la France va devoir regagner sa crédibilité perdue pour pouvoir reprendre son rôle séculaire de puissance-pivot en Europe); qu'il faut donc "changer d'Europe" et aller beaucoup plus loin encore que Laurent Wauquiez ne le proposait sous les critiques ineptes des "eurobéats" de gauche et de droite qui se satisfont d'une Europe paralysée par sa bureaucratie et son abracadabrant dispositif institutionnel en ressassant sans vraiment y croire leur mantra d'une vague "fédéralisation" de certains domaines de "l'acquis communautaire" alors que seuls les Etats ont réellement le pouvoir de s'engager et d'aller de l'avant !

... le FN et l'exaspération montent parce que la gauche, orpheline de ses erreurs marxisantes, s'est maintenant reconvertie dans la destruction des valeurs, par elle déclarées "ringardes", qui touchent la responsabilité individuelle, l'effort,  la famille, la patrie, la nation, le travail, la discipline sociale et la solidarité (et même le sexe !) au profit d'un libertarisme débridé, d'un droit de l'hommisme et d'un "assistanat" sans limite ainsi que d'un écologisme à tous vents que ne viennent même plus tempérer le déterminisme social si cher à nos structuralistes (devenus ringards eux aussi ?) ni même l'égoïsme individuel qui laissent ainsi le champ libre aux sectarismes et aux intégrismes les plus violents,

... le FN et l'exaspération montent parce que la gauche, là encore à rebours de ce que veut le peuple et à contresens des réalités de ce monde, se refuse à comprendre que tout le monde n'est pas nécessairement beau ni gentil et s'obstine à vouloir mettre en oeuvre une politique pénale "tout bisounours" qui rejette toute punition au motif que le délinquant pourrait avoir quelque excuse, par exemple être pauvre, immigré, mal intégré, mal éduqué, jeune, amoureux, handicapé mental ou simplement fantasque ou mieux encore que la société n'aurait pas fait pour lui tout ce qu'elle aurait dû faire !!!  Non, Mme Taubira, on n'est pas nécessairement délinquant du seul fait qu'on est jeune, pauvre, immigré, amoureux etc ... et faites un effort pour ne pas, là encore, prendre les choses à contresens : construisez  des prisons si les prisons  actuelles n'offrent pas assez de places que vous pourriez juger suffisamment confortables pour vos gentils délinquants; la sanction depuis des millénaires a toujours été très "éducative" et votre laxisme angéliste provoque un immense éclat de rire chez les voyous, surtout chez les petits qui voient ainsi s'ouvrir la perspective d'une belle carrière de grand voyou sans trop de risques !

... le FN et l'exaspération montent parce que la gauche dans l'Education Nationale, n'arrive pas non plus à se défaire des lubies éducatives pré- et post-soixante-huitardes et qu'elle y refuse la discipline individuelle et institutionnelle au motif que l'enfant doit construire lui-même ses propres savoirs sans contrainte ni sanction qui pourraient traumatiser sa jeune cervelle (la même idéologie fumeuse qui veut qu'on dorlote les malfrats pour qu'ils deviennent bons par la vertu du Saint Esprit (?) et éviter ainsi qu'ils ne récidivent !); le désordre physique et intellectuel règne à l'école et le nivellement par le bas y a été instauré comme un moyen d'améliorer les performances quantitatives au dépens des qualitatives de sorte que l'Université connaît un déferlement d'étudiants dont la moitié sortira sans diplôme ou avec des diplômes sans débouché concret alors qu'on a besoin de plombiers, électriciens, maçons ou électroniciens plutôt que de sociologues, psychologues ou intermittents intellectuels en surnombre ! Il faut mettre fin à cette gabegie éducative quitte à mettre au pas les pédagogistes qui y sévissent et l'ensemble de la hiérarchie du ministère, n'en déplaise à MM. Peillon ou Hamon et à la gent universitaire socialiste; tous ont grandi depuis l'enfance ou par leur formation et leur idéologie, dans ce bain de douillette bureaucratie intellectuelle et n'en ressentent pas vraiment la parfaite inadéquation aux exigences du monde actuel ! ... et n'en déplaise aussi à nos ministres de droite qui n'ont jusqu'ici pas su imposer la révolution qu'il convient de faire dans l'Education Nationale faute qu'ils aient suffisamment élaboré leur projet pour pouvoir le présenter et le  faire accepter au peuple comme une priorité nationale lors des élections présidentielles passées ... et ceci dure depuis plus de 40 ans  !

 

L'exaspération monte parce que la gauche française patauge depuis trente ans et n'arrive toujours pas à trouver sa place dans le monde moderne.  Elle n'est plus tout à fait la gauche du siècle passé, celle de la lutte des classes et de la redistribution sociale contre la réalité économique mais elle en a encore beaucoup trop de vieux restes qui dérangent. Elle est encore loin d'être celle de l'économie sociale de marché qui a beaucoup de mal  à pénétrer des  esprits égarés par deux  siècles d'égalitarisme obtus et des décennies de bien-pensance assistantialiste généralisée, de culpabilisation post-coloniale tiers-mondisante et d'obsession "déconstructiviste" des valeurs qui ont fait la civilisation européenne et en particulier la française. Elle n'a pas achevé sa mutation si tant est qu'elle l'ait commencée et elle est dans l'errance intellectuelle la plus totale même si elle a désespérément cherché à renouveler ses clientèles pour la présidentielle de 2012 avec l'aide des stratèges-penseurs" de Terra Nova ! Elle n'a pas trouvé encore l'équivalent moderne du discours simpliste qui l'a portée au pouvoir avec Mitterand en 1981 et dont  les derniers échos ont permis à Hollande de tromper le peuple une dernière fois en 2012. Bref, elle est en porte à faux vis à vis des réalités que vit le peuple et du simple bon sens auquel il reste attaché. Le peuple ne suit plus !

 

Quant à la droite, face au désert intellectuel de la gauche et à son impéritie dans l'action, elle doit conduire sa propre révolution créatrice pour prendre d'urgence les rênes du pays et mettre l'Europe en mouvement. 

Il faut pour cela que la droite accepte tout simplement d'être la droite, sans complexe et sans mièvrerie bien-pensante ! Une droite humaine sans être "humaniste", forte sans être autoritaire, généreuse sans être laxiste, sociale sans être socialiste, économe sans être pingre, mais qui sache donner la priorité à l'essentiel et non à l'accessoire, à la cohésion sociale et nationale et non à ceux qui n'hésiteraient pas à sacrifier l'intérêt de la majorité à celui des minorités; une droite qui, à l'inverse de la gauche, ne considère pas la France comme une terre de mission où il faudrait à tout prix consacrer l'anormal ou le particulier comme la norme et l'imposer à tous ainsi que le prêchent partout les intégristes politiques ou religieux. Les droits des minorités et les particularités doivent certes, être garantis mais à la condition expresse que ces dernières respectent les lois, les coutumes et les croyances de la majorité. Bref, une droite qui dise ce qui est et qui fasse ce qu'il faut pour le peuple et pour chacun mais aussi et d'abord en considération de l'intérêt supérieur du pays.

Une révolution créatrice ?

Une révolution ? Oui, c'en sera une en effet que la droite abandonne ses complexes après sa longue contamination par la bien-pensance gauchisante qui après De Gaulle et dans la ligne des élucubrations soixante-huitardes, l'empêche de dire et de faire ce que la réalité commande laissant ainsi le champ libre aux rêveurs (et manipulateurs !) de la gauche socialiste, aux sectaires de l'écologisme, aux attardés de la lutte des classes et aux "acteurs primaires" (on n'ose pas dire "penseurs" !) du Front National et des groupes "révolutionnaires" gauchistes. 

Créatrice ? Bien sûr, car il s'agit de reconstruire notre civilisation européenne en la débarrassant des scories fantasmatiques des dé-constructeurs d'après-guerre et des lubies des "penseurs pré- et post-soixante-huitards" qui, revenus du désastre communiste et de leurs erreurs marxisantes, ont désespérément tenté d'en faire une improbable synthèse avec le structuralisme et l'individualisme libertaire qu'ils ont abusivement pimentés de niaiserie "droit de l'hommiste" sans frontière et d'universalisme "écologiste" pour lui donner un semblant de "modernité". Vous voulez des noms ? Ils vont de J.P. Sartre à Edgar Morin en passant par Althusser, Foucault, Bourdieu et la plupart de nos "normaliens" d'après-guerre. Ils étaient courageux ceux qui ont résisté à la vague de ces "intellectuels" plus germanopratins que de terrain et qui n'avaient pas eu le temps, l'honnêteté ou la capacité d'acquérir l'expérience et l'intelligence du monde ! Ils ont déteint sur la génération suivante des jeunes philosophes et des "combattants humanitaristes" de la nouvelle vague qui ont d'emblée jeté aux oubliettes les criminels de masse que révéraient leurs anciens pour s'enticher de tiers-mondisme au Vietnam, en Bosnie, en Afghanistan, au Biafra, en Somalie ou ailleurs sans oublier les penseurs-professeurs de vertu assistantialiste qui à l'abri  de leurs chaires et de leurs bureaux de nos Ecoles de Sciences Sociales, ont formé des générations de jeunes gens à qui ils ont appris à penser faux en leur donnant le goût pervers de l'assistanat et des droits sans limite, sans frontière et sans contrepartie puisque l'individu n'est responsable de rien, étant le produit de la société qui l'a conçu et enfanté  !!!!  Notre société aime se vautrer dans une déprimante facilité intellectuelle et dans la "bourdieuserie" la plus bêtasse !


L'ineptie de la gauche et la pusillanimité de la droite en arrivent à conduire la France à l'effacement progressif sinon encore au désastre final au point qu'on peut lire en première page du Figaro du 6 mai 2014 :

"Déficit, Euro :  Bruxelles  et Berlin corrigent Hollande ... tout va plutôt mieux en Europe sauf pour la France !"

 Le seul fait qu'un journal, même d'opposition, puisse publier de tels titres, que Bruxelles  se permette, à raison, de "corriger" le Président français et que l'Allemagne notre partenaire principal ait pu manifester son exaspération de voir le Président français se comporter depuis son accession au pouvoir comme un gosse capricieux, vaniteux et irresponsable .... est une honte nationale ! (voir sur http://facebook.com/eurocooperation qqs autres articles sur cette "honte nationale")

La France en effet, continue de descendre une à une les marches de tous les classements financiers, économiques, universitaires et scolaires alors que, la crise passée, la situation s'améliore pour l'ensemble de nos partenaires qui ont, eux, mis en oeuvre depuis longtemps les mesures de redressement que la France n'a toujours pas mises en oeuvre concrètement et, pour les plus importantes, pas même décidées !

 

On sait maintenant que la gauche ne sera pas à la hauteur de la tâche. Il est donc temps que la droite se ressaisisse et se prépare à reprendre le pouvoir, armée d'un programme cohérent de réformes de fond qui soit clairement avalisé par les élections présidentielles auxquelles nous serons conviés bientôt, et sans doute plus tôt que prévu en cas de crise existentielle de l'actuel pouvoir socialiste.

Le plus tôt ce "non-pouvoir" cèdera la place, le mieux ce sera pour la France, pour les français et pour l'Europe afin d'écarter tout risque d'éclatement de cette dernière en raison du défaut de la France et qu'elle puisse enfin s'affirmer, dans les tourbillons du monde actuel, comme la puissance mondiale de référence du 21è siècle.

Il faut alors que cessent à droite, les palinodies, petites histoires, coquetteries et pudibonderies de nos "candidats à la candidature", de ceux qui veulent exister et se montrer même s'ils ne sont pas candidats, des anciens qui veulent jouer les "sages" ou encore de nos responsables locaux ou nationaux qui s'ébrouent sur le champ de courses. Il n'y a pas et il ne doit pas y avoir à l'UMP de ligne X, Y ou Z, il y a le programme et la ligne de l'UMP qui couvrent aussi bien l'impératif économique que l'impératif de cohésion nationale et de justice sociale et l'impératif sociétal de préservation de notre identité et des valeurs qui ont fait la France et au-delà porté la civilisation européenne.

 

Il importe de se rassembler sur ces thèmes sinon ... place au Front National, aux extrêmes gauchisants ou aux intégristes religieux qui nous amèneraient inéluctablement au niveau zéro de l'économie et au désordre politique et social, nous permettant ainsi de revendiquer bientôt une place de choix parmi les pays "en voie de sous-développement" ... ou d'ensauvagement !

 

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