Pourquoi ces "Fondamentaux" ?
L’objet de ce livre est d’expliquer le processus pernicieux par lequel nos intellectuels d’après-guerre ont perverti l’esprit public. Ces modernes sophistes ont amené, volontairement ou non, des générations de jeunes gens à penser faux, à nier que chacun aie des responsabilités à l’égard de lui-même ou de la société et à professer que la société devait non pas instruire voire participer à l’éducation de l’individu mais lui donner les moyens de se laisser aller à ses passions ou ses fantasmes pour qu’il s’ « auto-construise » et s’épanouisse (ou se perde !) par lui-même, l’incitant ainsi à s’avachir dans la facilité et le confort intellectuel et matériel que lui procurait ladite société.
En même temps, frappés de « modernite », cette maladie virulente du 20è siècle germanopratin, ils ont oeuvré à la dé-construction de notre société, de son histoire et de ses valeurs décrétées « ringardes » puis, devenant peu à peu conscients de leur niaiserie face à l’erreur fondamentale du marxisme appliqué et de ses avatars national-socialiste ou fasciste, ils en ont tenté une synthèse désespérée en reprenant les « bons sentiments » de notre vieille culture chrétienne, les approximations du déterminisme social structuraliste et les lubies du libertarisme soixante-huitard, tout en ajoutant à cette improbable mixture, les excès d’un « droit de l’hommisme » sans frontière et d’un écologisme régressif à force de malthusianisme « précautionneux ».
Face à cette problématique de déliquescence civique et sociale, la méconnaissance des réalités du terrain par nos intellectuels, leur préférence naturelle pour le conceptuel aux dépens des nécessités de l’action (« l’action, ce sont des hommes au milieu des circonstances » disait De Gaulle) et enfin, le blocage mental des faiseurs d’opinion sur les bons sentiments et les poncifs politiquement ou socialement corrects, font que les gouvernants ont le plus grand mal à faire face aux tempêtes et à prendre les mesures désagréables qui s’imposent parce que le peuple, formé au moule de la facilité et de l’excuse sociales, mal informé et souvent désinformé, ne suit pas.
Ainsi est née cette bien-pensance de masse qui uniformise la pensée publique et conduit inexorablement les belles âmes de ces gauches qui se veulent universellement bonnes et généreuses, à penser faux et leurs politiciens à agir à contresens des réalités du monde.
Ils cherchent, en bons intégristes, à faire le bonheur du peuple, le plus souvent malgré lui voire contre lui, en appliquant avec toute la ferveur des croyants, les préceptes les plus diaboliques de leur idéologie comme les plus farfelus ou les plus contraires au genre humain. En France, ils n’ont heureusement pas réussi à déraciner la démocratie comme ils l’ont fait dans les pays où le communisme et ses perversions ont sévi, mais de Mitterand à Hollande en passant par Jospin, ils n’ont cessé de prendre des décisions à contre-sens dans l’économique comme dans le social ou le « sociétal » avec cette perversion supplémentaire qu’ils l’ont fait pour servir leurs intérêts électoraux ou corporatistes et non pour le bien du peuple.
La gauche de nos jours, ne croit plus, elle ment et elle trompe le peuple faute d’avoir réactualisé son catéchisme socialiste en fonction des données nouvelles du monde du 21è siècle !
Le portrait du petit-bourgeois « boboïsant » brossé par Jünger juste après la guerre, est prémonitoire et explique pourquoi la crise nous a surpris. Au long des décennies de bien-pensance héritée de la logorrhée marxisante et de l’angélisme crypto-chrétien, les défenses et les capacités de réaction de notre corps social se sont petit à petit délitées à la mesure exacte de notre enrichissement progressif et de la généralisation de la protection sociale qui nous permettait précisément de nous offrir le luxe de la complainte permanente et de la contestation sans lendemain.
Nos petit-bourgeois convenablement enrichis et protégés des aléas de la vie, ont l’indécence de se plaindre de leur sort mais ne voient pas encore très clairement les vrais pauvres, ceux du monde en développement, qui les jalousent et les contemplent depuis leurs gigantesques et lointains bidonvilles. Ils ne sont pas encore montés à l’assaut de nos forteresses socialement et syndicalement sécurisées mais la pression monte et on commence à la sentir aux frontières !
La crise aura donc eu le mérite de faire prendre conscience aux peuples européens que leur modèle humain, le petit-bourgeois modérément enrichi mais fortement protégé, doit très vite réagir et s’adapter s’il veut survivre dans la compétition que lui imposent les nouveaux acteurs et s’il veut aussi que la civilisation dont il est l’héritier et le continuateur puisse prendre sa part du devenir du monde.
Le temps est venu pour l’Europe de se rassembler autour de ses piliers. « L’Europe, c’est la France et l’Allemagne … unies, elles feront l’Europe, désunies elles disparaîtront avec elle ! ». C’est le chemin que doivent prendre nos Chefs d’Etat. C’est le seul ! Il passe par Paris, Berlin et les capitales des Etats-décideurs, il ne passe pas par Bruxelles qui doit rester à son niveau de gestion administrative dans les domaines que les Etats lui auront confiés ! Il y faudra de la lucidité, du courage et une volonté renouvelée de partager un destin qui un jour sans doute, se transcendera en un « sentiment européen » suffisamment puissant pour faire de l’Europe un véritable Etat voire une nation.
La France pour cela doit reprendre son rôle séculaire de puissance-pivot en Europe car elle est seule à concevoir une ambition pour l’Europe et pour elle-même. L’Allemagne et l’Angleterre en effet, se satisferaient de l’horizon médiocre mais plus confortable d’une « Grande Suisse paisible et bien gérée » ! Ce n’est pas le souhait de la France de sortir ainsi du concert des nations. Elle veut continuer d’y jouer sa partition à travers l’Europe, face aux nouvelles puissances qui émergent.
Or les français se laissent aller depuis trop longtemps et le Président qu’ils ont choisi en 2012 par caprice pour quelques-uns, par erreur pour beaucoup et par lâcheté pour la plupart qui préférait la facilité à l’effort, ce Président refuse obtusément de suivre le chemin de la réforme tracé par le gouvernement précédent qui avait eu l’énergie et le courage de prendre avec l’Allemagne les décisions fortes qui ont permis de surmonter « la crise ». Ce président et son gouvernement se vautrent dans la facilité, l’aboulie et la peur du changement économique et social qu’ils tentent de camoufler par le mensonge et une agitation maladive dans le domaine « sociétal ».
La France malheureusement, ne peut plus se permettre l’immobilisme. Elle s’affaiblit, ne tient plus son rang et du coup, l’Europe patauge dans un monde qui bouge très vite et ne nous attend pas. Il est urgent de changer de gouvernement car le temps presse. Les français commencent à en prendre conscience mais ne nous trompons plus dans le choix des hommes qui doivent relever la France et faire l’Europe. Donnons raison à de Gaulle encore une fois !